Dans un monde où la concentration règne en maître, où les groupes de distribution automobiles affichent des milliards d’euros de chiffre d’affaires et ne parlent que de croissance externe, le garage Landais fait figure d’exception.
“Je suis l’un des derniers concessionnaires Citroën indépendants de France et surtout le plus petit en ce qui concerne le volume“, présente en toute simplicité François Landais, troisième génération aux commandes de l’entreprise familiale située à Paimpol (22), qui a fêté en 2023 ses 90 ans d’existence.
Avec 130 véhicules neufs, ce à quoi il faut ajouter une cinquantaine de Peugeot en tant qu’agent, son contrat annuel est, en effet, plus faible que celui de certains agents. Mais si l’on se penche sur sa part de marché, le garage Landais est un géant.
En 2024, il affichait une pénétration de près de 11 %, alors que la marque, au niveau national, peinait avec seulement 6,5 %. “Il y a des années, je suis monté à plus de 22 % sur mon territoire“, glisse‑t‑il. Malgré un marché très tendu, il dégage une très belle rentabilité qui ne cesse de progresser.
Avec un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros réalisé en 2024, il a affiché un résultat net de 400 000 euros. “Nos volumes VN sont modestes, mais la rentabilité est au rendez‑vous grâce à l’implication quotidienne de nos 32 collaborateurs“, explique François Landais, qui insiste sur le fait que le prix de la concession de l’année est avant tout une œuvre collective.
“La première clé de la réussite, c’est la relation humaine, poursuit‑il. Que ce soit avec nos clients ou avec les collaborateurs.” Et ce n’est pas un vain mot. Lors de notre visite dans sa concession, qui a tout d’une grande, il n’a cessé de serrer les mains des clients dans le hall et indique l’année de recrutement de chaque personne de ses équipes.
D’ailleurs, à l’occasion de l’anniversaire de la concession, il a fait réaliser des panneaux avec les photos, les noms, la fonction et la date d’arrivée de tous ses collaborateurs. “Je n’ai quasiment pas de turnover et toutes les personnes qui sont entrées récemment dans l’entreprise, ce sont des remplacements de départs à la retraite“, explique‑t‑il.
Car un tel succès, surtout dans une petite ville de 7 000 habitants et sur un territoire très concurrentiel, entouré par des géants de la distribution, comme le groupe Bodemer, Nedelec ou Cobredia, sans oublier d’importants acteurs du VO, demande une présence forte et une attention de chaque instant.
“Je suis un absorbeur de pression“, indique François Landais, lui qui aime tant se ressourcer dans le pays de Paimpol, d’où il est originaire, ou prendre la mer quand il a le temps.
Dans son bureau, sont accrochées au mur deux belles photographies de bateaux dans une mer en furie. “Lorsque j’ai un coup de mou, lorsque les affaires sont compliquées, et elles le sont encore plus aujourd’hui, dans le contexte actuel, aussi bien pour la marque que pour le marché, je les regarde et cela me redonne de l’énergie.“
Aussi petit soit‑il, il fourmille d’idées pour mettre en avant Citroën et ses modèles. Lors du lancement de la nouvelle génération du C5 Aircross, il a proposé à quelques clients de jouer les apprentis journalistes et de réaliser, avec une boucle d’essai, un face‑à‑face avec un Peugeot 3008 !
Ils devaient ensuite répondre à des questions et trancher en faveur d’un modèle. “Le résultat était assez équilibré, mais j’ai vendu plus de Citroën !“, s’amuse‑t‑il.
Aujourd’hui, François Landais, 55 ans, continue à mener son entreprise et à choyer ses clients. Chez lui, on ne parle pas de croissance externe, ni de diversification, car il n’a pas d’autres ambitions que de bien faire son métier. Une passion qui anime la concession depuis trois générations. Avec succès.


Automobile Magazine-France




































































































