Les échanges entre les membres du jury, pour choisir un lauréat parmi toutes les candidatures reçues par Le Journal de l’Automobile pour les Grands Prix de la Distribution Automobile, sont toujours très riches, passionnants et, dans certains cas, passionnés.
Surtout ceux pour le prix du distributeur de l’année, qui, rappelons‑le, récompense l’action d’un dirigeant et non pas d’un groupe de distribution. Il arrive aussi que le dossier de candidature ne réponde pas forcément à ce que le jury attendait pour trancher, mais que la qualité intrinsèque du postulant retienne toute son attention.
Cela a été le cas du dossier de Jean‑Paul et Maxence Lempereur, respectivement président et directeur général du groupe éponyme. Les deux hommes, père et fils, avaient en effet mis en avant leur MotoValley à Arras (62) dont la première pierre a été posée en mai 2022. Un projet exemplaire de diversification qui s’est appuyé sur la passion des deux hommes, à savoir de longues rides à moto, notamment aux États‑Unis.
Sur un terrain de 2,5 ha, situé au bord d’une rocade qui voit passer plus de 20 000 véhicules par jour, ils ont construit un village moto qui s’articule autour d’une surface bâtie de 21 000 m². Il accueille quatorze marques de motos et de scooters, ainsi qu’un magasin d’accessoires Maxxess de 600 m² et de nombreuses animations autour du deux‑roues.
Mais ce qui a le plus séduit les membres du jury est la transmission réussie entre le père et le fils. En parallèle de cette forte diversification, le groupe a repris depuis le début de la décennie d’importants acteurs locaux, comme les groupes Bayern Auto Sport (BMW) sur la Côte d’Opale, Lemoine (Opel, Hyundai, Nissan, etc.) dans le Pas‑de‑Calais ou Volvo à Lille (59) pour ne citer que ces exemples.
Au départ, Maxence n’était pas destiné à reprendre les affaires de son père. “Je préférais travailler chez un constructeur“, explique‑t‑il.
Mais l’appel aura été trop fort et il rejoint l’entreprise, dans le cadre de son alternance en 2017, et devient chef des ventes dans la concession Volvo à Dechy (59). À la même époque, pour rappel, le groupe ouvre sa Cité de l’automobile à Douai (59).
Cette première expérience fonctionne, car le nouveau site devient rentable dès la première année. Il devient alors directeur de la plaque Volvo du groupe, puis directeur général en 2020, un an avant le soixantième anniversaire de Jean‑Paul qui, au début de cette décennie, voulait prendre du recul.
“J’ai commencé avec un groupe qui comptait 350 personnes, nous sommes aujourd’hui près de 850, présente Maxence, qui rappelle que la seule chose qui ne peut pas s’apprendre est l’expérience. Le fait d’avoir mon père à mes côtés comme soutien est très sécurisant. Il m’accompagne dans certaines prises de décision.“
En janvier dernier, comme chaque année, le groupe avait réuni tous ses collaborateurs lors d’une convention à Saint‑Omer (62). En 2024, l’opérateur a frôlé les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, “ce qui n’est pas une finalité en soi, mais qui est un symbole“, déclare le dirigeant qui indique que ce seuil sera franchi en 2025. Le groupe a mis à la route plus de 8 000 véhicules neufs et vise, cette année, 20 000 unités (VN, VO et deux‑roues).
Pour l’avenir, Maxence Lempereur reste confiant. “Nous étudions chaque dossier qui se présente à nous, car depuis 35 ans, cela a toujours été dans la culture de notre groupe, mais aujourd’hui, dans le contexte économique actuel, nous demeurons prudents“, explique‑t‑il. Surtout, il insiste sur la stratégie de proximité : “Nous nous qualifions comme un groupe local et familial.“


Automobile Magazine-France




































































































