Le groupe Vauban n’a certainement pas fini de nourrir la rubrique des actualités. Le groupe de distribution francilien devrait poursuivre ses investissements, en dépit du contexte économique peu encourageant pour les entreprises de ce calibre. “Nous avons toujours une stratégie de croissance sereine”, a confié au Journal de l’Automobile, Olivier Hossard, le président du groupe, en marge d’un événement organisé par sa plaque Distrigo de Saint-Ouen-l’Aumône (95), le 18 septembre 2025.
Depuis près d’un an, son nom est revenu plusieurs fois dans des dossiers de passation. Souvent, l’opérateur francilien a été en position de repreneur, comme dans le cadre de la négociation avec Jallu-Berthier pour Citroën et DS. Mais, il lui arrive également de céder des positions, à l’instar de l’arrangement récent avec ABVV au sujet de Seat et Cupra.
“Chez Volkswagen, nous étions dans le cas d’une cession contrainte, souligne Olivier Hossard. Mais nous acceptons cette règle qui veut que les constructeurs œuvrent à la concentration des opérateurs. Nous n’avions pas la taille critique pour conserver Seat et Skoda. Alors que chez Stellantis, nous profitons de cette doctrine pour réaliser des opérations de croissance externe”.
Un chantier pharaonique à Chambourcy
À la suite de la reprise cet été de la concession Citroën de Persan (95), appartenant avant cela à Sofida, le groupe Vauban prépare un chantier. Il aboutira à l’ouverture, en mars 2027, d’une concession qui combinera les équipes de Citroën et celles de Peugeot qui exercent dans la ville voisine de Chambly (60).
Une inauguration qui interviendra tout juste un an après la livraison d’un projet pharaonique. En effet, Olivier Hossard révèle qu’au printemps 2026, le groupe Vauban va déménager son siège social à Chambourcy, dans les Yvelines, son département de référence.
Sur ce futur site, il va non seulement concentrer les actuelles concessions Peugeot de Chambourcy et de Saint-Germain-en-Laye, mais aussi y ajouter les panneaux Jeep, Alfa Romeo et Lancia. En outre, il y intégrera la concession Toyota de Chambourcy. “Nous n’aurons pas de carrosserie centralisée, mais la préparation des véhicules pourra y être mutualisée, comme certains services après-vente”, présente celui qui table sur 120 collaborateurs et 2 000 immatriculations à l’année dans ce hub.
Interrogé sur le marché automobile, le distributeur chevronné n’a pas caché son scepticisme. Il a pointé sans surprise le manque de lisibilité de la stratégie politique du pays, mais également le trouble que provoquent les voitures électriques. “Le VE a été imposé aux gens qui, de fait, sont devenus réfractaires, regrette-t-il. Derrière les critiques, personne ne veut voir que tous les éléments s’alignent pour que la mobilité électrique soit une réalité. Les voitures sont plus abordables, offrent plus d’autonomie et les stations de recharge maillent le pays”.
Un rattrapage pour le VO ?
Un rejet qui commence à coûter cher aux concessionnaires, soulève Olivier Hossard. L’afflux de voitures électriques et hybrides rechargeables sur le parc des voitures d’occasion pèse sur les finances. “Cela touche toutes les marques du marché qui ont des électriques, dédouane-t-il d’une certaine manière son constructeur principal, Stellantis. Nous sommes préservés avec Toyota qui n’a pas d’électrique dans son catalogue”.
Plus globalement, il s’agirait d’une “année à oublier pour le VO”, aux dires du président du groupe Vauban. “Nous espérons un rattrapage qui pourrait intervenir en 2026. La baisse du marché VN qui nous pénalise aboutira probablement à un effet de pénurie de VO. Ce qui aiderait à faire remonter les prix et notre rentabilité”.
En 2025, le groupe vise un total de 10 000 immatriculations de VN et 5 000 ventes de voitures d’occasion à particulier. “Notre décroissance naturelle est compensée par une croissance externe. Nous devrions donc être à l’équilibre par rapport à l’an passé”, avance Olivier Hossard.
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